Être une indépendante introvertie : mon expérience
Aujourd’hui, j’ai envie de revenir avec un article un peu plus personnel sur l’introversion et l’entrepreneuriat. Parce que oui, vous l’avez peut-être remarqué, je suis introvertie. Je suis INFJ pour être exact. Si vous ne savez pas de quoi je parle, je ne peux que vous recommander de faire le MBTI test. Il est très utile pour apprendre à se connaître et mieux comprendre les autres.
Être introverti, ça veut dire quoi ?
Ça veut dire être tourné vers son monde intérieur. C’est ce besoin essentiel de prendre du temps pour soi, pour réfléchir et pour se ressourcer. Contrairement aux extravertis, les introvertis ne puisent pas leur énergie en étant entourés de personnes, mais en étant seuls.
De prime abord, être une indépendante introvertie peut sembler contradictoire. Et pourtant, être introverti n’est pas incompatible avec l’entrepreneuriat, bien au contraire. Je pense même que c’est un trait de caractère plutôt répandu chez les entrepreneurs.
Mais alors comment gérer son introversion quand il s’agit de trouver des clients, gérer des projets ou encore parler de son entreprise ? Je vous explique tout ça.
Note : Dans cet article, je vous parle de mon expérience en tant que personne à forte dominante introvertie. Bien entendu, être une personne introvertie ne nous défini pas puisque nous avons tous une part d’introversion et d’extraversion en nous. Simplement, l’un ou l’autre sera plus ou moins présent selon les moments de notre vie, selon les personnes à qui on s’adresse ou selon les situations que l’on rencontre. L’idée n’est pas de nous ranger dans une case ou de nous mettre une étiquette, mais de mettre en lumière un trait de caractère qui n’est pas forcément mis en avant lorsque l’on parle du sujet de l’entrepreneuriat.
Le démarchage
Le point noir que redoute tous les introvertis. En me lançant à mon compte, je savais que je n’allais pas y échapper si je voulais rendre mon entreprise prospère et durable.
Faire du démarchage téléphonique ? Je ne l’ai même pas envisagé une fraction de seconde. Faire du démarchage par mail ? Il m’arrive d’en faire. Mais seulement pour les marques et entreprises qui me parlent et me plaisent profondément.
Ce que je fais par contre, c’est ce que j’appelle du démarchage passif. Je travaille ma visibilité en créant du contenu. Je poste régulièrement sur Instagram, j’écris des articles de blog et j’épingle sur Pinterest. Je sème des petites graines, semaines après semaines, mois après mois. C’est ma façon de te montrer mon travail, mes compétences et ma personnalité. Le tout, sans forcer la main et sans que cela soit intrusif. Ces petites graines sont une invitation à travailler avec moi. Je vous laisse le choix de me contacter ou non. C’est d’ailleurs grâce à cette méthode que j’ai réussi à signer plusieurs contrats.
La rencontre client
Après avoir décroché un contrat, la question de se rencontrer peut arriver. Étant introvertie, je ne te cache pas que je préfère échanger par claviers interposés. Dans 90% des cas, je ne rencontre pas mes clients. Premièrement, parce que je travaille avec des clients dans toute la France. Donc si je devais me déplacer à chaque fois, ça me coûterait beaucoup de temps et d’énergie. Deuxièmement, parce que mon métier se fait de n’importe où. Tant que j’ai une connexion internet stable, tout va bien. Troisièmement, avec des outils comme Whereby ou Slack, il est très facile de se rencontrer virtuellement. En revanche, si mes clients habitent Nantes, je suis ravie de les rencontrer et d’échanger de vive voix avec eux sur leur projet.
La gestion de projet
Au quotidien, j’adapte ma gestion de projet à mon introversion. Par exemple, je préfère échanger avec mes clients par mail plutôt que par téléphone. Par écrit, je prends le temps de poser mes mots et de formuler mes phrases de la façon la plus claire possible. L’autre avantage est que j’ai une trace écrite. En cas de doute sur une modification, il me suffit de relire nos échanges. En revanche, dans certains cas, je trouve que l’appel est indispensable. Notamment lorsque j’ai besoin d’avoir des retours approfondis à chaque phase de projet. Dans ce cas-là, passer un coup de fil ou se faire une visioconférence est plus judicieux.
Pour les phases de création, je m’écoute. Bien qu’imaginer des concepts soient super stimulant, ça me demande aussi beaucoup d’énergie. Après une bonne journée de création, j’ai généralement besoin d’enchainer avec une journée plus « light » qui me demande moins de temps de cerveau : mise en page de documents, préparation de mon feed Instagram, etc. Une fois que je sens que les batteries sont rechargées, je peux de nouveau attaquer une nouvelle session créative.
Sortir de sa zone de confort
Même si ma routine d’introvertie me convient parfaitement, j’aime sortir de ma zone de confort pour essayer de nouvelles choses. Et heureusement, parce que devinez quoi ? Être à son compte, c’est justement être dans un inconfort permanent. C’est devoir sans cesse poser de nouveaux objectifs, se former, améliorer son offre, etc. La liste est longue.
Concrètement, qu’est-ce que je fais pour sortir de ma zone de confort ? Je participe à des afterworks, des séances de coworking où je rencontre des designers que je suis sur Instagram dans la vraie vie. Mais je le fais à mon rythme, en petit comité si possible, et sans pression aucune. Simplement en cherchant le bon équilibre entre mon introversion qui ne demande qu’à rester tranquillement installée et mon extraversion qui, de temps en temps, cherche à s’exprimer.
J’espère que cet article vous a donné quelques pistes de réflexion et vous a rassuré.
Si vous êtes introverti·e, que vous souhaitez créer votre entreprise, mais que vous n’osez pas vous lancer, sachez que c’est possible. On (nous les introvertis) s’en sort bien. Il vous suffit d’adapter votre façon de travailler à votre personnalité. C’est d’ailleurs tout l’intérêt de l’entrepreneuriat : faire les choses à sa manière, sans avoir besoin de rentrer dans un moule et de suivre de normes préétablies.
Pour aller plus loin
Si vous voulez en savoir plus sur comment je gère mon activité en tant qu’introvertie, je ne peux que vous conseiller d’écouter mon interview sur le podcast d’Aline de The BBoost "J’peux pas, j’ai business” : 128. Être entrepreneuse et introvertie avec Julie de Studio Kahi