Malt : bonne ou mauvaise idée pour les graphistes freelances ?

Crédit : Montage réalisé par Studio Kahi sur une photographie libre de droits.

 

trouver des missions quand on se lance en tant que graphiste freelance ? C’est peut-être la question que vous êtes en train de vous poser. Pas de panique ! Il existe de multiples façons d’avoir du travail en tant que graphiste indépendant·e, même si vous venez juste de vous lancer.

Dans cet article, je vais vous présenter la fameuse plateforme de mise en relation Malt. Très attrayante pour celles et ceux qui n’ont pas de réseau au début de leur activité, est-ce pourtant la bonne idée pour trouver une clientèle ?

C’est parti pour une analyse (nuancée !) de la plateforme Malt, appelée anciennement HopWork.

Présentation de Malt, la plateforme française de freelancing

L’entreprise Malt, fondée en 2013 par deux entrepreneurs dans l’âme, Vincent Huguet et Hugo Lassiège, a pour ambition de mettre en relation des profils experts et des entreprises qui ont des besoins occasionnels sur certains types de prestation.

Véritable marketplace de freelancing pour trouver des missions, Malt recense aujourd’hui plus de 260 000 profils de freelances et 40 000 entreprises qui sont en quête de leur prochaine perle.

L’objectif n’est pas de mettre en relation différents profils de freelance pour travailler entre eux, mais bien de faire rencontrer des profils indépendants à de grandes entreprises qui ont donc un certain budget.

Les avantages de Malt quand on est graphiste

Que ça soit pour les freelances ou les entreprises, cette plateforme comporte de nombreux avantages. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle fait partie des plateformes les plus connues au niveau national.

01 - Un très grand nombre d’entreprises avec qui être en relation

L’avantage premier de Malt reste donc son rôle d’annuaire. C’est une des plateformes de freelancing les plus connues sur le marché français. Quand on se lance en tant que graphiste, cette plateforme est attrayante, car elle rend la prospection et le démarchage moins effrayants.

Cette plateforme peut devenir un vrai canal d’acquisition pour les profils les plus expérimentés, mais malheureusement, s’inscrire sur Malt n’est pas une garantie de trouver une mission de graphisme à tous les coups. C’est un peu un cercle vicieux : les profils sans expérience vont avoir du mal à trouver des missions, et sans mission, il est difficile de gagner en expérience.

02 - Un cadre sécurisé pour ses missions

Deuxièmement, et c’est sans aucun doute ce qui attire le plus les grandes entreprises, c’est la sécurité. Que ça soit pour les profils freelances ou les client·es, il y a une vraie sécurisation de l’ensemble des prestations de A à Z.

Le profil du freelance doit être validé. Pour cela, il faut renseigner son numéro SIRET, son adresse e-mail et les documents légaux relatifs à son entreprise. Cela évite les arnaques des deux côtés.

Au niveau du paiement, pas d’inquiétude ! Une fois le devis validé, la prestation est enclenchée. Il n’y a pas de crainte à avoir quant à un·e client·e qui disparaît dès le livrable rendu ou qui ne paierait pas la facture de solde dans les temps. Cela apporte une vraie garantie aux deux parties, surtout si vous avez encore des hésitations sur la façon de procéder.

Crédit : Malt©

03 - Un profil rapide et facile à créer

Créer un profil de freelance sur Malt est vraiment rapide. Une fois les documents légaux enregistrés, il ne vous reste plus qu’à insérer vos expériences sur la plateforme à la manière d’un CV. Nombre d’années d’expérience, formations, compétences principales, tarif journalier de références… À vous de renseigner tout ce qui vous semble le plus pertinent pour trouver vos premier·es client·es en tant que graphiste novice ou expérimenté·e.

En plus de mettre un mot-clé pertinent par rapport à votre secteur d’activité, il faut ajouter les thématiques qui concernent vos compétences et les secteurs avec lesquels vous aimeriez travailler. Les recommandations extérieures sont vivement encouragées, ce qui permet d’avoir un peu de visibilité à ses débuts, même si vous n’avez jamais travaillé en direct avec une entreprise présente sur Malt.

J’insiste sur ce point, car il peut être difficile et décourageant de voir que son nouveau profil ne fait pas le poids face aux ancien·nes graphistes présent·es depuis des années et qui ont de multiples avis.

Les limites de Malt au quotidien

Vous vous en doutez, Malt n’est pas toujours un Eldorado pour les freelances et plus précisément pour les graphistes qui cherchent du travail.

01 - Un choix lié au tarif plus qu’au style graphique

Les entreprises présentes sur la plateforme sont nombreuses, tout comme le sont les profils freelances. Qu’importe le secteur d’activité, vous pouvez avoir l’impression d’être rapidement noyé·e dans la masse.

Malheureusement, à compétences égales, cela implique un choix basé (presque) uniquement sur le tarif plutôt que sur votre style graphique, votre portfolio, votre méthodologie de travail ou votre personnalité. Votre posture risque de devenir celle d’un·e exécutant·e, plutôt qu’une personne avec qui travailler main dans la main sur la stratégie de marque. Même si vous proposez ce service à vos client·es.

02 - La difficulté de sortir du lot et trouver des missions

Comme je viens de le dire, les moyens de se démarquer parmi le flot de graphistes freelances présent·es sur Malt sont rares.

Contrairement à l’inbound marketing où votre clientèle vient vous chercher sur les différents réseaux sociaux (Instagram, Linkedin,…) parce qu’elle a vu vos différentes réalisations, vos valeurs et votre créativité, sur des plateformes comme Malt, les nouveaux profils peuvent avoir du mal à trouver de la visibilité au départ.

En effet, les freelances qui ont déjà des avis ou des recommandations de la part d’entreprises avec qui ils, ou elles, ont travaillé via Malt vont gagner en visibilité et seront proposé·es dans les premiers résultats. C’est un cercle vertueux pour les anciens profils ou pour celles et ceux qui trouvent toute leur clientèle sur la plateforme.

03 - Une commission parfois importante

Le tarif, nerf de la guerre de l’entrepreneuriat, est souvent tiré vers le bas sur de telles plateformes. Cela est le résultat direct d’une difficulté à se démarquer.

À noter que Malt prend une commission allant de 5 à 10 % HT. Sur un devis à 1 000 € HT, cela représente 120 € TTC. Pour les freelances ne facturant pas la TVA, cette commission est de 12 %. À l’inverse, pour les entreprises qui travailleraient de manière régulière avec un profil freelance sur Malt, la commission sur la mission du prestataire peut descendre jusqu’à 5%.

C’est assez conséquent, surtout que vous êtes tenu·es de déclarer votre chiffre d’affaires avant l’abattement de la commission de Malt. Donc si vous avez fait signer un devis à 1 000 € HT et que vous encaissez 880 € HT (les 1 000 € HT - 120 € TTC de Malt), vous devez déclarer les 1000 € HT. En travaillant exclusivement avec cette plateforme, il faut avoir ces chiffres en tête pour pouvoir se verser une rémunération correcte.

Crédit : Malt©

Comment trouver du travail en tant que graphiste freelance ?

Malt reste une plateforme de freelancing très pertinente si vous venez de vous lancer à votre compte et que la prospection et le démarchage vous intimident. Mais, elle doit rester un complément de votre chiffre d’affaires.

Il existe de très nombreuses manières de trouver du travail lorsque vous êtes graphiste freelance.

Vous pouvez par exemple :

  • aller à des salons ou des évènements physiques pour privilégier le contact humain.

  • créer du contenu sur les différents réseaux sociaux (Instagram, Linkedin) pour montrer votre personnalité et votre créativité, cela vous servira de portfolio pour mettre en avant votre style graphique et attirer des personnes qui vous ressemblent.

  • faire travailler le référencement naturel (le fameux SEO) de votre site internet pour attirer des prospects naturellement.

  • faire de la prospection directe à partir du moment où votre processus client est carré, votre expérience client est parfaite, que vous savez quels arguments sortir en appel découverte pour rassurer et convaincre et que vos tarifs reflètent la juste valeur de votre expertise.

Dans tous les cas de figure, trouver une clientèle en tant que graphiste freelance ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut travailler sa notoriété, avoir un positionnement fort et unique, mais aussi réfléchir à toute l’expérience client de A à Z pour miser sur le bouche-à-oreille, mais pas seulement.

Vous avez envie de vous professionnaliser pour vivre pleinement de votre activité ?

Parce que savoir concevoir des identités de marque n’est pas suffisant pour trouver des missions, il faut savoir se vendre, prendre une posture de professionnel·le et proposer un accompagnement de qualité pour réussir à signer des missions.

Tous ces éléments-là, c’est ce que j’apprends dans The Design Flow, ma formation pour graphistes. J’y partage les conseils, les stratégies et les méthodologies que j’ai mises en place depuis plus de 6 ans et qui m’ont permis de (bien) vivre de mon activité.