Ce que j’aurais aimé connaître avant d’ouvrir mon entreprise de graphisme - Partie 2
Je me suis lancée en tant que graphiste en 2018 et depuis il s’en est passé des choses !
Si vous êtes en train de lire cet article, c’est que vous hésitez peut-être à sauter dans le grand bain de l’entrepreneuriat ou vous êtes en train d’y faire vos premières longueurs en nage brassée. Ou alors c’est un peu plus chaotique et vous avez parfois l’impression de vous noyer sous la charge mentale.
Quoi qu’il en soit, cet article est là pour vous partager mon expérience personnelle. Parce qu’en créant mon activité, il y a de nombreuses choses que j’aurais aimées savoir. Je vous les partage pour que vous puissiez éviter les mêmes erreurs que moi.
Cet article est découpé en deux parties, vous êtes en train de lire le deuxième volet.
Dans le premier, je vous ai parlé des différentes manières de fixer ses tarifs, comment je suis tombée de haut en prenant conscience qu’être graphiste freelance ce n’est pas QUE faire des identités visuelles, et mon avis sur le fait de se spécialiser, ou non.
Ici, nous allons aborder :
La désillusion d’Instagram et quoi publier pour trouver des client·es.
La gestion de projet et la relation avec son client.
La manière de prendre en compte les retours, bon et mauvais, pour s’améliorer.
Bien évidemment, tout ce que je vous dis dans cet article est le fruit de mes propres réflexions et de mon vécu. Il se peut que votre aventure entrepreneuriale ne soit en rien similaire à la mienne.
Bonne lecture !
Publier sur Instagram ne suffit pas pour trouver sa clientèle
L’inbound marketing avec la création de contenus sur les réseaux sociaux, que ce soit sur Instagram, LinkedIn ou encore Tiktok ou Youtube est présenté comme étant le St Graal pour trouver des client·es.
Et c’est vrai que c’est pratique et efficace. 90 % de ma clientèle actuelle me connaît via Instagram. Mais il ne suffit pas de publier de beaux logos ou des visuels alléchants pour que les prospects viennent en courant. Ça serait trop beau.
Créer du contenu oui, mais avec une stratégie
Toucher sa cible, c’est une chose. Lui donner envie de travailler avec vous, ça en est une autre. Et quand on lance son entreprise, il va falloir enfiler la casquette marketing et communication, même si vous êtes simplement graphiste freelance. En plus de l’administratif, de la comptabilité et toutes les choses choses qui font plaisir.
Pour séduire votre cible, vous allez devoir l’immerger dans votre travail avec du contenu qui :
lui plaît visuellement ;
lui parle et correspond à ses problématiques.
Comment faire ça ?
En publiant des posts Instagram qui façonnent un feed qui est beau et stratégique, mais aussi avec un contenu qui met en avant votre travail.
Il faut montrer comment vous réalisez des identités visuelles dans leur ensemble, la stratégie de marque qui se cache derrière et créer des mises en situation pour que votre prospect potentiel puisse se projeter.
Votre travail doit donner envie grâce à des mockups, des explications des divers choix stratégiques, des illustrations, etc.
Mais créer du contenu pour partager votre travail n’est pas suffisant.
C’est la dernière étape pour convertir votre cible et la transformer en prospects voire même en clientèle. Avant cela, il faut l’attirer sur votre compte, lui donner envie de s’abonner et lui montrer que vous comprenez exactement ce qu’elle traverse comme problématiques.
Par exemple :
Est-ce qu’elle se démarque vraiment de la concurrence ?
Quelle est l’image qu’elle renvoie : sérieuse, lisse, négligée ?
Sait-elle utiliser son identité visuelle correctement dans sa communication ?
Est-ce que c’est sa petite cousine qui lui a bricolé un truc à la va-vite sans y mettre de l’intention et de la stratégie derrière ?
Comment réussir à vendre plus ?
La liste peut être très longue et dépend de votre cible et de ce qu’elle traverse.
Mais créer du contenu qui répond à tout cela et montrer votre travail et votre style graphique sont de bons moyens pour se démarquer. Vous pourrez lui parler directement et elle comprendra que vous êtes LA personne qu’il lui faut pour réaliser son identité de marque et répondre à ses besoins pour développer son activité.
L’importance de réaliser des projets fictifs pour toucher sa clientèle cible
Pourquoi est-ce que je vous parle des projets fictifs quand je mentionne la création de contenu sur les réseaux sociaux ? Tout simplement parce que c’est un vrai atout à déployer pour toucher sa cible. Surtout quand on vient de se lancer.
Je sais qu’on n’ose pas forcément le faire à ses débuts. Peut-être que vous avez l’impression de “tromper” votre audience avec de “faux” projets. Pourtant, c’est le meilleur moyen de montrer votre expertise et votre créativité.
Si j’ai un conseil à donner aux graphistes qui débutent et qui ont envie de travailler avec une cible qui les choisit spécifiquement pour leur style, c’est de ne pas lésiner sur ce type de projets pour agrémenter leur portfolio.
En plus de pouvoir créer du contenu stratégique autour de votre processus de travail, votre manière de réfléchir et de trouver des inspirations, vous allez pouvoir laisser libre cours à votre imagination et sortir de votre zone de confort. Vous pourrez explorer sans contraintes votre créativité et tester des choses sans la pression d’un·e client·e qui vous dit catégoriquement non quant à vos propositions.
J’ai moi-même déjà créé des projets fictifs lorsque j’ai voulu toucher une cible plus spécifique. J’ai commencé par réaliser des images de marque pour des entreprises dans la cosmétique et la mode qui n’existaient pas avant de collaborer avec des marques bien réelles.
C’est la solution idéale si vous n’avez pas (encore) de client·es, si les projets sur lesquels vous travaillez sont confidentiels ou si vous avez envie de toucher une cible plus précise par rapport à celle avec qui vous collaborez actuellement.
La gestion de projet de A à Z ça s’apprend
À mes débuts, je ne cadrais pas (bien) le projet avec mon client. Et je m’en suis longtemps mordu les doigts parce que les collaborations étaient très souvent frustrantes et énergivores.
Je devais toujours m’adapter aux demandes incessantes, j’essayais d’obtenir des retours qui n’arrivaient jamais dans les temps et j’avais l’impression de courir sans cesse après des informations essentielles.
L’importance de cadrer dès le départ
Je vais vous faire une petite confidence : je râlais (intérieurement) quand mon client me demandait des dizaines de modifications et que le projet s’éternisait. J’attendais des semaines entières avant d’avoir des retours sur mon travail et j’avais vraiment l’impression d’être à sa merci.
Mais tout ça c’était ma faute : je n’avais rien cadré en amont. Mon client ne pouvait donc pas se douter que le prix comprenait seulement 2 allers-retours pour faire des modifications et que le délai de réponse à me donner était de tant de jours.
Ce que je conseille à tous·tes les graphistes qui font partie de ma formation The Design Flow, c'est de bien cadrer en amont la prestation avec un devis qui comprend tout ce qui est inclus à l’intérieur.
Ainsi, votre client doit connaître :
Les différentes étapes du projet.
Les livrables associés à chacune de ces étapes.
Le nombre de modifications incluses.
Le délai de réponse attendu pour les retours.
Le périmètre de la prestation.
En plus de faire preuve d’un plus grand professionnalisme, cela vous permet de délimiter la prestation et de pouvoir facturer tout ce qui sort de ce cadre.
Créer une planning précis et énoncer ses attentes, ce n’est pas superflu
Dans la même veine de ce que je viens de vous dire, il est absolument essentiel de créer un planning précis, ou prévisionnel, pour ne pas être pénalisé·e par des retards de la part de votre client·e.
Vous pourrez plus facilement organiser votre emploi du temps et ne pas charger certaines semaines car les projets se chevauchent alors que d’autres mois, c’est le calme plat.
Ce planning peut être modifié si des imprévus arrivent, ce qui peut arriver, mais il doit être assez précis pour que vous puissiez vous organiser et livrer le travail dans les temps impartis.
Dès le début du projet, voici ce que je conseille :
Annoncez la date de départ du projet et tenez-vous y.
Mettez dès le début les dates prévues pour les visios ou les différents appels en fonction de l’avancement de la prestation.
Mettez le planning de livraison des différentes versions et éléments.
La mise en place d’un planning s’accompagne de règles à suivre pour que les deux parties travaillent main dans la main, sans frustration. Expliquez le délai attendu pour faire les retours et ce qu’il se passe si votre client ne les fait pas dans les temps. Dans the Design Flow, je vous donne l’exact plan du processus que j’ai mis en place avec ma clientèle depuis des années.
Plus vous serez transparent·e sur vos processus et plus vous pourrez collaborer sereinement et avec professionnalisme. Et c’est quand même tout l’objectif quand on se lance à son compte.
Apprendre à dire non et affirmer sa posture de professionnel·le
J’écris quelques lignes sur ce point car c’est quelque chose avec lequel j’ai eu beaucoup de mal à mes débuts. Et je sais que vous êtes nombreux et nombreuses à traverser la même chose quand vous collaborez avec vos premiers clients.
Et c’est normal. L’école de design vous apprend à devenir graphiste, mais pas forcément à défendre sa posture d’expert·e.
Bien cadrer la prestation dès le début, c’est la garantie d’avoir une collaboration sans (trop) de heurts, car votre client saura exactement ce qui l’attend et à quel moment. Vous êtes l’expert·e de la situation et vous savez pourquoi vous proposez telle ou telle idée. Si votre client·e souhaite faire plus de modifications que prévu, refuse (encore) une proposition ou change de direction tous les quatre matins, c’est votre rôle de mettre des limites et de vous affirmer.
Je sais, on a peur que le client se fâche, s’indigne ou soit insatisfait de la collaboration. Mais c’est en faisant cela que vous affirmez votre posture d’accompagnant·e stratégique et pas seulement d’exécutant·e.
Les retours sont une bonne chose, même les mauvais
S’il y a quelque chose que j’aurais aimé faire plus tôt et qui m’aurait permis de professionnaliser mon activité bien plus rapidement, c’est de demander des retours de la part de ma clientèle. Feedbacks, retours positifs ou critiques négatives, tout est bon à prendre pour améliorer l’expérience client et la qualité de la prestation délivrée.
Mais je sais, ça peut faire peur de demander des retours, surtout lorsque l’on vient de commencer. Voici quelques actions à mettre en place pour surmonter cette crainte et en tirer le meilleur.
Les mauvaises critiques sont là pour s’améliorer
Commençons avec ce qui ne fait pas plaisir : les critiques négatives ou les messages qui mettent le doigt sur des problèmes dans votre gestion de projet, vos propositions créatives ou votre manière de travailler.
Je sais, c’est difficile à entendre. Mais si vous avez envie de durer longtemps dans le milieu de l’entrepreneuriat, il n’y a que de cette manière que vous allez pouvoir professionnaliser votre activité et tirer votre épingle du jeu.
Ces retours qui font mal au cœur sont là pour apprendre des leçons et mettre en place des changements pour faire mieux. Ainsi, si un client vous dit que vos propositions ne correspondent pas du tout à ce qu’il avait en tête, demandez-vous si votre travail préalable est assez poussé et si les échanges que vous proposez sont assez nombreux. Cela peut également venir de l’absence de stratégie en amont ou le manque de détails donnés par votre client.
Ne prenez pas les choses personnellement, mais essayez de trouver une solution pour faire preuve de professionnalisme. Posez des questions pour mettre le doigt sur ses attentes et voir où vos chemins ont divergé.
C’est la meilleure chose à faire pour garder votre posture stratégique et améliorer l’expérience client.
Il faut intégrer les feedbacks dans ses processus
Est-ce que vous laissez la place à votre client·e pour vous faire ses retours ? C’est une vraie question et elle est essentielle. Si ce·tte dernier·e n’a pas d’endroit prévu pour laisser ses commentaires, il va être difficile de savoir ce qui lui plaît et ce qu’il, ou elle, aimerait changer.
C’est pour cette raison que votre collaboration doit avoir :
Des appels planifiés suite à l’envoi de certains livrables.
Des espaces où inscrire ses feedbacks.
Cela vous permet d’être certain·e que vous allez dans la bonne direction et que votre client·e ne se retrouve pas à la toute fin avec quelque chose qu’il, ou elle, n’utilisera jamais. Il vaut mieux corriger le tir en cours de prestation que tout reprendre de zéro car vous constatez que vous n’aviez pas du tout la même chose en tête.
C’est d’ailleurs quelque chose qui m’est déjà arrivé, et c’est normal. Chaque prestataire de service a déjà vécu cette situation.
Ainsi, après avoir fait le premier point avec une cliente suite à l’envoi de sa stratégie de marque, on s’est rendu compte que nous n’aviez pas du tout la même vision pour son identité. Gloups. J’ai réajusté son moodboard et continué le travail en prenant en compte ses remarques. Et heureusement, sinon j’aurais travaillé plusieurs heures dans le vide pour lui présenter quelque chose qui ne collait pas du tout à ses attentes.
L’importance de garder une trace écrite de vos échanges
Privilégiez les échanges via e-mail ou les notifications sur un outil de travail comme Notion ou Asana pour éviter les malentendus ou les oublis.
Ces traces écrites de vos échanges vous permettent d’appuyer vos dires, mais aussi de suivre les modifications et les différentes étapes par lesquelles passe le projet pour prendre vie. Et puis en cas de conflit ou de problème, ces traces vous permettent de légitimer votre position si la partie en face ne souhaite pas vous payer pour X ou Y raison. C’est un élément qui vient appuyer et faire appliquer vos CGV (qui sont normalement en béton pour vous protéger).
C’est nécessaire pour avancer ensemble et proposer quelque chose qui correspond entièrement à ce que votre clientèle attend. Je vous conseille donc de créer des espaces dédiés aux feedbacks au sein même de votre espace de collaboration.
Dans The Design Flow, c'est quelque chose que j’enseigne : la gestion de projet de A à Z, que ça soit sur Notion ou Asana, dans les moindres détails. Je fournis également un template automatisé avec les étapes à suivre pour une collaboration fluide et les tâches à réaliser pour délivrer une prestation de qualité. Je vous donne également des templates d’e-mails pré-rédigés pour vous assurer une collaboration enthousiaste pour chaque partie.
Vous êtes graphiste et vous en avez marre de travailler avec une clientèle qui vous choisit par défaut ? Ou bien, vous avez envie de sauter dans le bain de l’entrepreneuriat, mais sans y perdre quelques plumes (ou prendre quelques rides d’angoisse) ?
The Design Flow est né de mon expérience entrepreneuriale de +6 ans.
Savoir créer des identités de marque n’est pas suffisant. Je vous apprends à vivre de votre activité en professionnalisant votre posture pour travailler en suivant vos envies et les règles que vous avez définies pour vous, rien que pour vous. Parce que vous n’avez pas tout quitté pour souffrir.